La France remonte, la Norvège toujours en tête : découvrez le classement mondial de la liberté de la presse

par Felicia SIDERIS avec AFP
Publié le 3 mai 2023 à 12h20

Source : Sujet TF1 Info

Reporters sans frontières publie son traditionnel classement mondial de la liberté de la presse ce mercredi.
La France remonte dans le classement, mais reste à la 24ème place.
Le classement de l'ONG alerte surtout sur les effets de la désinformation.

Les conditions d'exercice des journalistes ne sont satisfaisantes que dans trois pays sur dix. C'est l'accablant constat du dernier classement de Reporters sans frontières (RSF), l'ONG de défense de la liberté de la presse, publié ce mercredi 3 mai. Comme l'an dernier, le pays le mieux noté est la Norvège. Au contraire, le dernier est la Corée du Nord. La France gagne quant à elle deux places.

L'Europe, région où les conditions sont les "plus faciles"

Dans le détail, cette nouvelle édition estime que la situation de la presse est "très grave" dans 31 des 180 pays évalués. Elle est "difficile" dans 42, "problématique" dans 55 et seulement "bonne" ou "plutôt bonne" dans 52 pays. Autrement dit, les conditions d’exercice du journalisme sont mauvaises dans 7 pays sur 10. 

La Norvège conserve sa première place pour la septième année consécutive, suivie par l'Irlande, avant le Danemark. Un podium exclusivement européen. Et de fait, le Vieux continent reste "la région du monde où les conditions d’exercice du journalisme sont les plus faciles", comme le relève RSF. D'ailleurs, c'est tout le haut du classement qui est occupé par l'Europe, dont la France. Le pays progresse encore en gagnant deux places pour être classé au 24ᵉ rang, devant le Royaume-Uni ou la Belgique. Un gain qui s'explique "notamment parce que la situation se dégrade ailleurs", selon le secrétaire général de RSF. 

L'information fiable est noyée sous un déluge de désinformation
Christophe Deloire, secrétaire général de RSF

Parmi les européens, la Grèce conserve sa triste dernière place. Véritable lanterne rouge de l'UE, elle est placée derrière la Hongrie ou la Pologne. Deux ans après l'assassinat du journaliste grec Giorgos Karaïvaz, spécialisé dans les affaires de corruption, abattu en pleine rue, à Athènes, les journalistes y "sont surveillés par les services secrets et par un logiciel espion puissant", dénonce RSF. "Les professionnels des médias continuent d'être menacés par les violences policières et les attaques de groupes extrémistes", ajoute l'ONG. Si bien que le cas grec suscite l'inquiétude. En mars, une délégation de la commission des libertés civiles du Parlement européen (LIBE), en visite à Athènes, avait dénoncé les "très graves menaces sur l'État de droit et les droits fondamentaux". À ce signal d'alarme, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, avait qualifié ce classement, devenu référence dans le monde entier, de "merde".

Le trio de fin est quant à lui composé exclusivement de pays asiatiques. On y trouve le Vietnam, accusé de faire la chasse aux reporters indépendants, la Chine "plus grande prison pour les journalistes au monde" et, sans grande surprise, la Corée du Nord. Dans les deux tiers des pays évalués, l'ONG signale une "implication des acteurs politiques" dans des "campagnes de désinformation massive ou de propagande", citant le cas de la Russie, de l'Inde, de la Chine ou du Mali. 

Cette édition pointe en effet en particulier les effets de la désinformation au sens large, qui passe par la propagande politique, les manipulations économiques et les faux contenus générés par l'intelligence artificielle. En cause : "l'industrie", comme l'a expliqué le secrétaire général de l'ONG, Christophe Deloire, qui permet de "produire la désinformation, de la distribuer ou de l'amplifier". Il cite ainsi cas des "dirigeants de plateformes numériques qui se moquent de distribuer de la propagande ou de fausses informations". Exemple-type de ce déluge de désinformation : "le propriétaire de Twitter, Elon Musk".


Felicia SIDERIS avec AFP

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