Assurance-chômage : vers un nouveau tour de vis ?

par Emma FORTON
Publié le 6 mars 2024 à 16h54

Source : TF1 Info

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a plaidé ce mercredi pour une reprise en main "définitive" de l'assurance chômage par l'État.
Dans les colonnes du "Monde", il juge une réforme "nécessaire pour atteindre le plein emploi".
Des propos qui laissent présager un nouveau durcissement des règles d'indemnisation.

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a plaidé ce mercredi pour une reprise en main de l'assurance chômage par l'État. "Il est indispensable de poursuivre les réformes de structure. Une réforme de l’assurance-chômage est nécessaire pour atteindre le plein-emploi", affirme-t-il dans un entretien au Monde.

"Nous gardons une durée d’indemnisation la plus longue parmi les pays développés : dix-huit mois. La responsabilité des partenaires sociaux, ce sont les salariés. La responsabilité de l’État, ce sont tous ceux qui sont au chômage. Pour ma part, je considère que l’État devrait reprendre la main sur l’assurance-chômage de manière définitive", déclare Bruno Le Maire. 

Bientôt un séminaire gouvernemental

Des propos qui s'inscrivent dans les récentes déclarations de Gabriel Attal, qui s'est dit "prêt" à prendre des "décisions difficiles" pour "inciter au travail" et atteindre le plein emploi, c'est-à-dire réduire le taux de chômage à 5% d'ici à 2027, contre plus de 7% aujourd'hui. Vendredi dernier, le Premier ministre a annoncé qu'il réunirait "à la mi-mars" un séminaire gouvernemental "dédié à la question du travail" pour notamment "préparer les grandes décisions" à prendre en la matière.

Depuis trois mois, le gouvernement manifeste sa volonté de durcir les droits à l'assurance chômage, après deux réformes controversées menées en ce sens en 2019 dont la dernière, en 2023. En effet, depuis le 1ᵉʳ février 2023, la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi a été réduite de 25 % par rapport aux règles applicables antérieurement, tout en restant toujours supérieure à six mois. À l’expiration de son droit, le demandeur d’emploi pourra bénéficier d’un complément de fin de droit prolongeant sa durée d’indemnisation en cas de dégradation de l’état du marché du travail, c’est-à-dire lorsque le taux de chômage dépasse 9 %.


Emma FORTON

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