Le nombre de cyclistes a augmenté depuis la crise sanitaire... et les vols également.Une nouvelle étude, sortie ce mois d’avril, rappelle les erreurs à ne pas commettre en tant qu’usagers.
En France, entre 350 000 et 580 000 vols de vélo ont lieu par an. Si les données sont difficiles à estimer de manière précise, plusieurs études tentent d’effectuer un état des lieux. Dans une nouvelle parution, l’ADMA (Académie des Mobilités Actives) et la FUB (Fédération française des Usagers de la Bicyclette) ont interrogé 4 826 personnes, dont 2 843 victimes d’un vol ces deux dernières années. Voici plusieurs recommandations à suivre pour les éviter.
☑️Se méfier des lieux très fréquentés
Les vols recensés sont principalement localisés dans les pôles urbains, comme le rapporte l’étude. C’est le reflet d’une concentration de la population, mais aussi d’une pratique du vélo qui y est plus développée à ce jour. Logiquement, accrocher son vélo dans la rue le rend très vulnérable. Selon l'enquête FUBADMA : 59 % des personnes ayant répondu font état d’un vol de vélo lorsque celui-ci était stationné dans l’espace public. 87 % de ces vélos étaient attachés avec au moins un antivol à un point fixe scellé au sol, 7 % étaient sécurisés avec un antivol sans point fixe, 6 % n’étaient pas sécurisés par un antivol.
Il faut donc éviter de garer sa bicyclette dans la rue... et privilégier, comme point fixe, les arceaux "avec une hauteur d’environ 80 cm, une largeur de 40 à 50 cm et dont le diamètre n’excède pas 5 cm, ils présentent de nombreuses qualités rendant possible une attache idéale du vélo", note l'enquête.
☑️ Utiliser le(s) bon(s) antivol(s)
Sans surprise, le choix de l’antivol (modèle et qualité) ainsi que la manière d’attacher son vélo peuvent induire des différences dans le risque de vol. Dans plus de la moitié des cas, les vélos attachés à un point fixe étaient uniquement sécurisés par le cadre au moment des vols. De plus, le câble était le type de cadenas le plus utilisé. De manière générale, l’antivol de type U est identifié comme antivol le plus fiable pour protéger son vélo. Il est conseillé, pour réduire les chances du voleur, de se doter de deux "U" et de les accrocher aux deux roues à un point fixe sécurisé.
☑️ Redoubler d’attention durant les périodes à risque
Toutes les périodes ne sont pas égales face aux vols. Selon l’étude de l’ADMA et de la FUB, la proportion de vols devient plus importante à l’arrivée et au fil du printemps, tandis qu’elle baisse durant les vacances scolaires d’été (juillet-août). Le pic de vols est quant à lui atteint en septembre et en octobre, soit lors des rentrées scolaires. En effet, ces deux mois rassemblent près d’un vol sur trois (31% déclarés pour l’année 2021).
Il existe des "heures à risques". Il faut évidemment redoubler de vigilance lorsque votre vélo est garé de 8h à 18h : en effet, "près d’un vélo volé sur deux aurait lieu en journée, d’après les personnes victimes d’un vol de vélo ayant répondu à l’enquête FUBADMA". "22 % en soirée (entre 18h et minuit) et 30 % la nuit (entre minuit et 8h)", détaille la FUB-ADMA.
Les vélos à assistance électrique (VAE), dont le nombre augmente, aiguisent les appétits des voleurs : ils représentent 23 % des vélos déclarés volés lors de l’enquête FUB-ADMA. "Dans 80 % des cas, le VAE était stationné avec sa batterie au moment du vol, souvent stationnés dans des espaces clos et sécurisés". Un conseil : retirez la batterie et accrochez-le, y compris dans votre parking, à un point fixe.
☑️ Utiliser un traceur pour géolocaliser son vélo
Afin d’anticiper tout problème, un traceur peut être installé sur votre vélo. D’abord utilisés dans la gestion de flottes de vélos par des entreprises, ces produits mobilisant diverses technologies (GPS, RFID, Bluetooth, etc.) sont aujourd’hui utilisés à titre individuel. Certaines villes, telles que Strasbourg, ont initié une expérimentation publique à destination de vélos personnels des habitants en finançant l’équipement de vélos avec un traceur. Une technique visiblement efficace puisqu’en avril 2021, six mois après le lancement du dispositif, sept vélos avaient été retrouvés parmi 11 vélos déclarés volés : cette proportion est nettement plus importante que les 4,9 à 8,5 % de taux de retour de vélos volés mentionnés précédemment.
☑️ Ne pas oublier de porter plainte
En cas de vol de vélo, porter plainte peut faire la différence. Retrouver son vélo n’est absolument pas garanti, et les retours restent faibles. Néanmoins, la différence entre absence ou non de dépôt de plainte n’est pas négligeable : dans l’enquête FUB-ADMA, 4,9 % des personnes qui n’avaient pas déposé plainte ont retrouvé leur vélo contre 6,15 % des personnes qui avaient déposé plainte soit 25 % de chances en plus de retrouver son vélo. Attention néanmoins à nuancer ces chiffres : parmi les personnes qui avaient déposé plainte, près de quatre sur dix ont retrouvé leur vélo par leurs propres moyens.