Un homme a agressé plusieurs passants samedi soir à Paris.
Un touriste de nationalités allemande et philippine est décédé, deux autres personnes ont été blessées au cours de cet attentat.
Le suspect, qui a été interpellé et placé en garde à vue, est connu des services de renseignement.

Peu après 21h ce samedi 2 décembre, un homme a attaqué à l'arme blanche et au marteau des passants autour du quai de Grenelle, dans le 15ᵉ arrondissement de Paris, et à proximité du pont de Bir Hakeim dans le 16ᵉ arrondissement. Une personne - un homme de 23 ans de nationalités allemande et philippine - est décédée et deux autres ont été blessées : une personne britannique de 66 ans et une personne française de 60 ans. TF1info revient sur les faits.

Une attaque à deux endroits différents

"Ce soir, entre le quai de Grenelle et Bir Hakeim à Paris, un homme s'en est pris d'abord à un couple de touristes étrangers. Un touriste allemand, né aux Philippines, est décédé de coups de couteau. Il ne s'en est pas pris à la femme du couple", a déclaré Gérald Darmanin, qui s'est déplacé sur le lieu du drame. "À l'intervention d'un chauffeur de taxi qui a vu la scène, le suspect a quitté les lieux. Il a ensuite traversé le pont de Bir Hakeim. Poursuivi par les policiers, il a agressé deux autres personnes, dont la vie n'est pas en danger", a détaillé le ministre de l'Intérieur.

Des policiers, qui se trouvaient en patrouille à proximité, sont intervenus rapidement. "Ils ont poursuivi l'assaillant. Ils l'ont vu dans une rue, ont d'abord essayé de l'interpeller. L'individu a ensuite pris la fuite. C'est à ce moment que les deux personnes ont été agressées. Puis près d'un square, il a finalement été arrêté", explique le pensionnaire de Beauvau. "L'un des policiers a sorti son taser et, par deux fois, a tiré pour neutraliser cet assaillant", a-t-il ajouté. Les jours du suspect, placé en garde à vue dans la foulée, ne sont "pas en danger"

Que sait-on des victimes ?

L'homme tué par le suspect lors de cette attaque est un touriste de 23 ans allemand, né aux Philippines. Pour ce qui est des deux personnes blessées, le pronostic vital n'est pas engagé. L'une serait blessée d'un coup de marteau au niveau de l'œil et une autre serait particulièrement "choquée", selon le récit de Gérald Darmanin.

Un suspect connu des services de renseignement

"Ce que nous connaissons de l'assaillant, c'est qu'il est Français. Il est né en 1997, à Neuilly-sur-Seine, et vivait chez ses parents dans l'Essonne", a expliqué Gérald Darmanin. L'agresseur, Armand R., est "connu des services de renseignement et de justice. Il a été condamné à quatre ans de prison en 2016 parce qu'il voulait, déjà à l'époque, effectuer une action violente", selon le ministre. Il était aussi "suivi par la DGSI comme une personne présentant des troubles psychiatriques très importants. Il était d'ailleurs sous traitement psychiatrique et neurologique". 

Selon une source policière, son interpellation par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) en 2016 et sa condamnation faisaient suite à un projet d'action violente à La Défense, à l'ouest de Paris. Il avait été condamné à cinq ans d'emprisonnement et était sorti après quatre ans de détention.

Par ailleurs, au moment de son interpellation, "il a dit aux policiers qu'il ne pouvait plus supporter que les musulmans meurent, tant en Afghanistan qu'en Palestine" et aurait aussi déclaré qu'il "en voulait" pour "ce qui se passait à Gaza" et que la France serait "complice de ce que faisait Israël" là-bas. "Il aurait prononcé le mot d'Allah Akbar au chauffeur de taxi qui voulait intervenir et aux policiers venus l'interpeller", a assuré le locataire de la place Beauvau.

Les enquêteurs vont se pencher sur le suivi médical de l'auteur, un homme au "profil très instable, très influençable", selon une source sécuritaire à l'AFP. "Est-ce qu'il était suivi médicalement comme il aurait dû l'être et comme il l'a été un temps, c'est une question qui se posera ?", a dit une source policière à l'AFP.

Une vidéo de revendication

Armand R., qui vivait chez ses parents en Essonne selon Gérald Darmanin, a publié sur les réseaux sociaux une vidéo de revendication de son attaque, ont confirmé à l'AFP des sources policières et sécuritaires. Dans la vidéo, l'assaillant évoque "l'actualité, le gouvernement, le meurtre de musulmans innocents", a détaillé la source sécuritaire.

À ce stade, les enquêteurs ne savent pas quand elle a été tournée, mais elle a été postée en ligne "concomitamment" au passage à l'acte, selon cette source.

Le PNAT se saisit des faits

Une enquête, confiée à la brigade criminelle, a été ouverte par le parquet de Paris des chefs d'assassinat et tentative d'assassinat. De son côté, le Parquet national anti-terroriste (PNAT) a annoncé se saisir de ces faits. 


Maxence GEVIN

Tout
TF1 Info