Plusieurs centaines d'opposants aux mégabassines, partis vendredi de Sainte-Soline, marchent actuellement vers Paris.Dans la commune des Deux-Sèvres, le projet de grande retenue d'eau continue de faire polémique.Une équipe de TF1 s'est rendue sur place pour interroger habitants et agriculteurs.
L'objet de la discorde : une mégabassine. Un immense réservoir dont l'eau est pompée directement dans les nappes phréatiques l'hiver pour irriguer les champs l'été. Celle de Sainte-Soline est encore en travaux, grillagée comme une forteresse depuis que des milliers d'opposants au projet s'y sont introduits illégalement fin mars dernier.
Eddie Pellegrin habite juste derrière la bassine : "C'est très inquiétant que des gens viennent se battre sur notre territoire", dit-il dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. En revanche, il se montre plutôt favorable au projet. "Je préfère avoir une bassine qu'une éolienne devant la maison. C'est horizontal, on ne voit rien du tout", explique-t-il. Cécile Romano, sa voisine, n'est pas pour du tout : "L'eau potable vient aussi des nappes phréatiques et on risque de la payer quatre fois plus cher, ou même d'être rationnés".
En théorie, la mégabassine ne devrait avoir aucune incidence sur l'eau potable. Autre problème cependant : seulement douze agriculteurs bénéficieront de la bassine de Sainte-Soline. Ils ont été sélectionnés par l'agence de l'eau, un organisme public, qui les a choisis selon leur volume d'irrigation. Par ailleurs, les bassines renforcent l'artificialisation des sols. Dans ces conditions, certains agriculteurs espèrent que l'État soutiendra financièrement de nouvelles pratiques agroécologiques, moins gourmandes en eau.